Nos domaines d'intervention

Haute Valeur Naturelle

Les pratiques agricoles influent de façon significative sur l'évolution des paysages, et de la biodiversité qu'ils abritent.

Certaines agricultures diversifiées et basées sur une utilisation durable des ressources naturelles maintiennent un haut niveau de biodiversité. C'est le cas de nombreux systèmes de polycultures-élevage qui cultivent des céréales en rotation longue avec des prairies temporaires, entretiennent des prairies diversifiées, des parcours extensifs, des marais et prairies humides, des bocages ou des vergers de plein vent et abritent de nombreuses espèces animales et végétales.

Caractériser les systèmes agricoles à Haute Valeur Naturelle

Le soutien aux agricultures à Haute Valeur Naturelle (HVN) a été décidé il y a près de 20 ans, en 2003, à Kiev, par les Ministres européens de l'environnement.

La méthode établie par Solagro en 2006 pour le Centre Commun de Recherche (CCR) de la Commission Européenne permet de qualifier les zones agricoles à Haute Valeur Naturelle (HVN) en France.

Elle repose sur trois indicateurs qui interagissent :

  • la diversité des assolements, qui indique la variété des cultures présentes sur les fermes (cultures, prairies permanentes…)
  • l'extensivité des pratiques (faible niveau d'intrants, pesticides et engrais chimiques)
  • la densité des infrastructures agroécologiques, correspondant à des éléments paysagers, comprenant les haies, les mares, les lisères de bois, les prairies naturelles humides et les prés vergers.
Les 3 indicateurs de calcul de référence HVN :

Schéma HVN Trois indicateurs

Chaque indicateur est noté de 0 à 10. Les territoires agricoles sont définis comme HVN lorsque le score issu de la combinaison des 3 indicateurs atteint un seuil référence qui a été fixé à 14,78 points / 30.

La note de référence a été établie en 2000. Elle qualifiait en HVN 25% de la surface agricole utile (SAU) de la France.

 

1.     La diversité d'assolement

Cet indicateur évalue la diversité de l'assolement, à travers le pourcentage de SAU occupé par chaque culture (avec un plafond de 10% de la SAU par culture) et la part des prairies. Les rotations longues et les cultures associées et intermédiaires sont favorisées. Cet indicateur évalue la capacité à stocker du carbone et à protéger les ressources en eau via la présence de prairies permanentes et temporaires ainsi que des couverts végétaux.

2.     Extensivité des pratiques agricoles

Cet indicateur tient compte du niveau de fertilisation minérale azotée apportée aux prairies, ainsi que des espèces cultivées et des rendements moyens obtenus, qui conditionnent l'usage de produits phytosanitaires. Les céréales secondaires, les légumineuses fourragères, les jachères, les parcours, les estives… sont favorisés pour leur gestion non intensive. Cet indicateur prend également en compte l'extensivité des élevages, avec un faible chargement animal, des pâturages collectifs, la présence de races rustiques...

3.     Maintien des infrastructures agroécologiques

Cet indicateur identifie la présence d'éléments fixes du paysage ou d'habitats semi-naturels au sein de l'espace agricole. La liste des infrastructures agroécologiques prises en compte dépend des informations statistiquement disponibles actuellement : haies, mares, lisères de bois, prairies naturelles humides et prés vergers.

 

Interactions

Ces trois piliers interagissent entre eux pour renforcer la biodiversité. Ainsi la diversité d'occupation du sol (cultures, prairies, cultures permanentes) génère une diversité de milieux et de ressources (habitats, plantes, insectes). Cette biodiversité ne peut être riche que si elle n'est pas contrainte par une trop forte utilisation d'intrants chimiques, permise par une rotation longue et la présence de léguminseuses. La présence d'infrastructures agroécologiques telles que les haies, les mares ou les prairies humides vient encore accroître la diversité du milieu et son bon fonctionnement écologique. Les agriculteurs y sont gagnants au travers d'une régulation biologique et d'une pollinisation renforcées.

 

Identifier les zones agricoles à Haute Valeur Naturelle sur le territoire français

 

Carte Solagro HVN 2000

Carte communale des zones agricoles à Haute Valeur Naturelle en 2000

Solagro a mis à jour les données et cartographié les zones HVN, pour l'ensemble des communes françaises (en vert sur la carte). Aujourd'hui, cet indicateur de surface agricole à Haute Valeur Naturelle est utilisé pour évaluer les plans de développement ruraux.

En 2000, les régions les mieux représentées étaient la Corse (87% du territoire agricole), le Limousin (85%), Provence-Alpes-Côte-d'Azur (68%), Rhône-Alpes (55%), Auvergne (50%), Languedoc-Roussillon (50%) et Franche-Comté (43%).

Les zones agricoles à Haute Valeur Naturelle sont essentiellement des zones de polyculture-élevage. Elles correspondent à des systèmes agricoles relativement homogènes liés à des terroirs (comme les causses ou les prés salés), des pratiques (transhumance, pâturage, fauche tardive, semences fermières), des races animales (bovines et ovines notamment) et des produits (fromage, cidre, viande, huile d'olive).

Depuis 2010, Solagro a réalisé plusieurs études de références sur les systèmes agricoles à Haute Valeur Naturelle pour le Ministère de l'agriculture… Solagro met aussi à disposition les données HVN pour une utilisation scientifique et/ ou d'intérêt public. Une cinquantaine d'organismes publics et privés en ont bénéficié.

 

Caractériser les exploitations agricoles avec la méthode Haute Valeur Naturelle

La méthode HVN, d'abord été élaborée à l'échelle communale à partir de données statistiques, a été adaptée en 2018 pour qualifier les exploitations agricoles. Solagro réalise des audits avec l'outil Dialecte et un outil cartographique et élabore des recommandations pour les exploitants qui souhaitent devenir ou rester HVN.

Exemple d'une démarche HVN pour l'entreprise Beauvallet

Témoignage de Frédéric Bossoutrot pour une exploitation engagée dans une démarche HVN


Guide méthodologique - Haute Valeur Naturelle de Solagro

 

Pour en savoir plus sur la méthode HVN développée par Solagro, consultez les articles :

POINTEREAU P., COULON F., JIGUET F., PARACCHINI M-L., "Analysis of spatial and temporal variations of High Nature Value farmland and links with changes in bird populations : a study of France", JRC Scientific and Technical Reports, 2010.

POINTEREAU P., DOXA A., COULON F., JIGUET F., PARACCHINI M-L., “Analysis of spatial and temporal variations of High Nature Value farmland and links with changes in bird populations: a study of France”, JRC Scientific and Technical Reports, 2010.

POINTEREAU P., PARACCHINI M-L., J-M. TERRES, JIGUET F., BAS Y., BIALA K., “Identification of High Nature Value farmland in France through statistical information and farm practice surveys”, JRC Scientific and Technical Reports, 2007.

DOXA A., BAS Y., PARACCHINI M-L., POINTEREAU P., TERRES J-M., JIGUET F., “Low-intensity agriculture increases farmland bird abundances in France”, Journal of Applied Ecology, 2010.

DOXA A., PARACCHINI M-L., POINTEREAU P., DEVICTOR V., JIGUET F., "Preventing biotic homogenization of farmland bird communities : The role of High Nature Value farmland", Agriculture, Ecosystems and Environment, 2011.

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