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Collectivités: quelles démarches pour préserver la ressource en eau ?

Bien que les lois sur la protection de l'eau aient porté leurs fruits, notamment sur les pollutions organique et métallique, de nouvelles menaces pèsent désormais sur la ressource et la qualité de l'eau. Il s'agit notamment des concentrations en pesticides qui augmentent dans les eaux souterraines et du changement climatique qui impacte durement le cycle de l'eau.

Dans ce contexte, les territoires doivent se doter d'outils et de méthodes pour faire face à ces enjeux et mobiliser les différentes parties prenantes.

Voici trois exemples de démarches qui peuvent inspirer d'autres territoires.

 

L'exemple du projet Terres de Sources : mobiliser les marchés publics

Le projet de territoire « Terres de sources » vise la protection durable de la ressource en eau, en utilisant comme leviers les marchés publics pour la restauration collective et le label pour la restauration privée.

Ainsi, l'achat de produits alimentaires issus des bassins versants et des zones de captage d'eau est encadré par des clauses contractuelles. Les pratiques des agriculteurs biologiques sont ainsi privilégiées mais aussi celles des agriculteurs qui abandonnent certains herbicides, réduisent globalement l'usage des pesticides et développent une meilleure gestion de l'azote.

La Collectivité Eau du Bassin Rennais a aussi déployé le scénario Afterres2050 sur son territoire afin de fixer un cap à son projet Terres de sources.
La démarche Afterres2050 accompagnée par Solagro a permis ainsi de fixer un cap et donner les grandes lignes tant sur le volet alimentation que sur des pratiques et systèmes agricoles à travers un Projet alimentaire territorial (PAT). Ce travail prospectif a montré qu'en changeant conjointement les régimes alimentaires et les pratiques agricoles, le territoire pourrait diviser :

  • par 3 les émissions de gaz à effet de serre de l'agriculture,
  • par 2 la consommation de produits phytosanitaires et
  • par 5 la consommation d'engrais azotés chimiques.

 

Ce projet a donné lieu à la création du label local Terres de Sources® permettant d'identifier les produits issus de pratiques vertueuses protégeant la qualité de l'eau.

Ce projet montre toute la cohérence de recouper localement alimentation et agriculture, ce qui permet de relier aussi santé publique et enjeux environnementaux. Il montre que l'alimentation peut être un important levier de la transition.

 

Gilles Simonneaux, agriculteur dans la zone périphérique de Rennes, parle du projet Terres de Sources et explique en quoi il est intéressant pour lui.

En savoir plus sur la démarche Terres de sources.

 

La mise en place des paiements pour services environnementaux (PSE)

Le dispositif expérimental des PSE a été mis en place sur la période 2019 à 2021, dans le cadre du plan Biodiversité, pour valoriser les efforts des agriculteurs qui protègent l'eau, les sols, les milieux et la biodiversité sur nos territoires et qui contribuent à l'adaptation aux changements climatiques.

L' Agence de l'eau Adour-Garonne a été la première à mettre en place le dispositif et a fait appel à Solagro pour construire une méthodologie et  l'accompagner dans la mise en œuvre d'une expérimentation sur le bassin Adour-Garonne.

Par ce dispositif expérimental, l'Agence reconnaît les efforts des agriculteurs lorsque leurs pratiques contribuent à préserver l'environnement, au-delà des exigences réglementaires.

L'évaluation du niveau des services rendus à la société est réalisée par un auditeur sur trois critères :

  • la présence de prairies et la longueur des rotations culturales ;
  • la faible utilisation de pesticides et de fertilisants minéraux ;
  • la préservation des haies, des lisières bois et des zones humides.

La Plateforme PSE a permis de contractualiser 900 PSE pour sa 3ème année consécutive pour un montant total de 7,2M€.

Depuis, de nombreux territoires se sont emparés de ce type de dispositif. Parmi eux, le Parc naturel régional (PNR) des Caps et Marais d'Opale , le PNR Scarpe-Escaut, le PNR du Pilat, le territoire de Châtillon-sur-Seine.

 

En savoir plus sur : les paiements pour services environnementaux

 

Les actions d'économies d'eau en irrigation dans le bassin Adour-Garonne

L'irrigation est une composante structurante de l'agriculture du bassin Adour-Garonne (Charente et Dordogne incluses). Les tensions pour l'accès aux ressources sont multiples et risquent de s'aggraver dans les années à venir en raison du changement climatique. Il est donc devenu urgent de mener des actions pour réduire les besoins d'eau d'irrigation, notamment en été, période très sensible pour les cours d'eau.

Dans ce contexte, Solagro a identifié des propositions pour renforcer les actions d'économies d'eau en irrigation dans le bassin Adour-Garonne.

Du conseil en irrigation à la substitution de cultures gourmandes en eau par des cultures plus sobres, en passant par les matériels hydroéconomes ou optimisés par pilotage automatique, dix actions "clés" ont été décrites, ainsi que leurs impacts potentiels en matière de réduction des besoins.

 

In fine, il existe de nombreuses pistes d'actions possibles pour concevoir la politique de préservation de la ressource en eau à l'échelle d'un territoire : expérimenter, accompagner les agriculteurs dans la mise en place de pratiques agroécologiques, développer le label Terres de Sources, réglementer l'usage des herbicides, etc.

 

 

Ressources :