Biométhadour : la force du collectif et de la transparence.
De tous les projets accompagnés en assistance « faisabilité puis conception » par Solagro, Biométhadour fait partie de ceux préfigurés en un temps record, grâce à la mobilisation d’un collectif très soudé qui s'appuie sur la méthanisation pour réduire leurs importations de tourteaux de soja.
Contexte
Les porteurs de projets, ce sont 6 agricultrices et agriculteurs en polyculture élevage, tous voisins, et installés sur la commune de Momères. Rapidement, ils ont su trouver des principes fédérateurs à leur projet de méthanisation. Aux motivations classiques – mieux recycler les fumiers et les lisiers en engrais, diversifier les revenus grâce à la vente d’énergie, s’ajoute celle de trouver une valorisation pour leur double culture qu’ils ont mis en place pour réduire leurs importations de tourteaux de soja. La méthanisation devient une voie de valorisation de ces couverts, puisqu’ils ne sont pas systématiquement et en totalité valorisés en fourrage.
Objectifs
L’étude de faisabilité devait répondre aux principes suivants :
- des apports maîtrisés en totalité par le collectif (qui représente 4 exploitations, et 6 associés),
- un recours aux cultures intermédiaires à hauteur des surfaces disponibles. Si toutefois l’unité a besoin de substrats complémentaires, elle fera appel aux seuls agriculteurs de la commune.
Déroulement
Notre étude de faisabilité a confirmé qu’un projet collectif « autonome » en substrats et avec une valorisation du biogaz par injection dans le réseau, pouvait voir le jour sur la commune.
Solagro a très en amont appuyé le collectif dans sa démarche d’information, laquelle qui a pris des formes variées : réunions publiques, porte-à-porte, visites ouvertes aux élus, aux habitants, … ateliers-débats, entretiens avec les associations. La concertation a été étayée par un site internet où chacun a pu suivre, en toute transparence, l’évolution du projet
Solagro a également assisté le collectif dans le choix des constructeurs, le montage des dossiers de financements et réglementaires (ICPE, Permis de construire, AS, assurances, subvention, banque, le raccordement gaz)
Résultats
- Gisement : 8 500 tonnes par an de lisiers et fumiers bovins, collecté dans un rayon de 200 mètres, et auxquels s’ajoutent 10 000 tonnes par an de cultures intermédiaires d’hiver et d’été,
- Réalisation d’une canalisation enterrée pour transporter le lisier d’une des fermes à l’unité de méthanisation
- Injection de 110 Nm3/h de biométhane dans le réseau distant de 900m….
- Investissement : 5 millions€
- 2168 tonnes équivalent CO2/an évitées dans l’atmosphère.
- L’unité produit 8,7 fois plus d’énergie qu’elle n’en consommera.
- Pérennisation des 10 emplois agricoles.
- Démarrage des travaux : mars 2020
Biométhadour partait avec un handicap : celui de se déployer dans un territoire péri-urbain, au milieu d’une population qui n’a plus que des liens ténus avec le monde agricole, et qui n’est plus très au fait des évolutions du métier, et encore moins, des tenants et aboutissants – agronomiques, énergétiques, environnementaux - de la méthanisation. L’avenir dira si le travail de pédagogie et le souci de la transparence auront porté leurs fruits.